17 mars 2010

Cuba mon amour


Lundi, en fin d’après-midi : un ciel bleu découvert permet de voir depuis ma fenêtre les premières couleurs de l'aéroport de La Havane. Comme toujours, avant d'arriver dans ma ville préférée, la nervosité s'installe avant de passer la douane… Accompagnées d’un regard sympathique, viennent les premières questions de rigueur : Combien de temps resterez-vous à Cuba? Pourquoi venez-vous si souvent? Pour moi, c’est chaque fois les mêmes réponses : Parce que Cuba a une magie et parce que La Havane sent le cigare! La douanière, sans savoir si mes réponses sont sérieuses, met son timbre et me sourit : Bienvenido la Cuba!


Une longue attente à combler avant que Diego et Pablo n'arrivent à l'aéroport, après une journée de tournage bien remplie. Pendant ce temps, mon esprit vagabonde, s’arrêtant sur la question de toujours : où nous mangeons aujourd'hui? Et en pensant à mon premier cigare : Un D4 ? Un Edmundo ? Un Epicure ?


J’en suis à ces réflexions profondes, quand j'entends le klaxon de l'automobile conduite par Diego… Je monte rapidement. Ils veulent manger un poulet avec riz et haricots noirs? La réponse fuse immédiatement… SI, SI!


Nous voici en direction de l'AJIBE un restaurant traditionnel cubain. En arrivant nous demandons immédiatement le classique de la maison un poulet rôti et un riz avec des haricots noirs. Tandis que les plats mijotent, je vais au magasin du restaurant, où l’on peut trouver les meilleurs cigares de Cuba. Dans un petit espace, de gros fauteuils de cuir accueillent les touristes, où ils peuvent déguster leur cigare préféré et ce, dans une atmosphère chargée de l’odeur caractéristique de La Havane, un mélange d’humidité et de tabac, qui réveille tous les sens pour nous dire que nous sommes dans un lieu magique, où le rythme accéléré de Montréal s'arrête.


En regardant le comptoir, je vois tous les cigares que je connais, à travers des revues spécialisées. Comment choisir celui qui sera mon premier TABAC (comme les Cubains l'appellent) de mon premier après-midi cubain? Après quelques minutes, je choisis un Magico Maduro de Cohiba : le vendeur me dit que c'est un cigare très élégant et équilibré… je lui réponds que c’est justement ce que je mérite!

De retour à la table, mes amis me regardent, surpris de me voir un cigare à la main, prêt à l’allumer… Je crois que c’est Pablo qui me dit : Tu ne vas pas fumer ça ici maintenant? C’est avec un sourire ironique que je lui réponds que mon cigare durera 45 minutes, soit exactement le temps de préparation de notre poulet rôti! De plus, nous sommes à Cuba, et ici, fumer n'est pas interdit!

Ainsi commence mon premier après midi à La Havane, avec 45 minutes de pure magie cubaine.


VIVE CUBA! VIVE LE CIGARE!


Orlando Arriagada

Pimientiste producteur

Mon mariage chilien

Le 30 janvier dernier, le frère d’Orlando, Martin, se maria à Sagrada Familia, petite ville du Chili. Invité à la noce, j’assistai à mon premier mariage chilien.

Le rythme de vie n’étant pas le même dans les deux hémisphères, l’horaire du mariage ne ressemble pas à ce qu’on peut voir ici. Vers 21 h, alors qu’ici le gâteau est déjà mangé et que certains ont déjà quitté, nous entrons dans l’église bondée de parents et d’amis. Nous en sortirons vers les 22 h pour nous diriger vers un gymnase aménagé pour l’occasion en salle de réception, le marié ayant même repeint les murs quelques jours plus tôt parce qu’il n’aimait pas leur ancienne couleur. Le party commence à peine et quand je quitterai à 3 h 15, plus de la moitié des invités seront toujours présents, ne montrant aucun signe de fatigue.

La culture traditionnelle occupe dans le mariage une place plus importante que dans les nôtres. À la sortie de l’église, un groupe de percussion nous fit un numéro et un orchestre traditionnel vint nous rejoindre dans la salle pour faire danser les mariés au son de la queca, danse folklorique qui suit la valse des mariés. Un peu comme si les mariés d’ici nous faisaient un petit pas de gigue après avoir valsé. D’ailleurs, malheureusement pour moi qui n’étais pas accompagné, dans les mariages chiliens, la danse est une affaire de couples.

Les Chiliens, dans plusieurs de leurs activités, font preuve de plus d’intensité que les Québécois et ce fut encore le cas ici. Le lancer de la jarretelle m’a permis de le constater. Alors qu’ici, certains garçons s’écartent pour ne pas l’attraper et conserver leur liberté, cela donne lieu là-bas à de véritables mêlées et le célibataire qui m’a mis en échec pour m’écarter de son chemin pourrait donner des leçons à certains joueurs du Canadien!

Mais au fond, là-bas comme ici, tous sont là pour s’amuser, manger, rire, boire et offrir leurs meilleurs vœux de bonheur aux mariés. Heureusement qu’il y a des choses qui ne changent pas d’un hémisphère à l’autre!


Vincent Grenier

Ami Pimientiste